Fondazione Giangiacomo Feltrinelli

Valutando le fasi di un’imponente evoluzione urbana, uno dei problemi che la città si trova ad affrontare è quello del cambiamento – o mantenimento – del “type ethnique”, spiega Maurice Halbwachs nel suo saggio Chicago, expérience ethnique, apparso sugli «Annales d’Histoire économique et sociale» del gennaio del 1932. Al crescere della popolazione corrisponde non solo la creazione di nuovi spazi ma anche l’aumento delle possibilità, per alcuni individui, di sperimentare una situazione di marginalità spaziale e sociale.

Il cambiamento delle abitudini di vita, la giustapposizione di differenti modelli sociali, le relazioni intercorse tra gli immigrati di prima, seconda, terza generazione, sono solo alcuni degli elementi che caratterizzano la città etnica, spazio urbano all’interno del quale può verificarsi – o non verificarsi – l’assorbimento delle forze sociali che contribuiscono a determinarne la fisionomia.

Data la presenza di un consistente flusso migratorio in entrata, l’inserimento di nuovi soggetti all’interno della città di Chicago, caratterizzata da una marcata differenziazione economico-sociale, comporta tutta una serie di problematiche di non facile risoluzione che riguardano anzitutto la razza, la nazionalità, le professioni ed il livello sociale della popolazione autoctona e migrante. Colto il contesto urbano in una situazione di forte dinamismo, gli individui riescono a districarsi meglio tra le maglie del tessuto urbano laddove sul territorio siano presenti dei luoghi funzionali ad accogliere attivamente nuove energie.

Gli spazi pubblici che consentono ai singoli di interfacciarsi con una nuova realtà possono essere di diversi tipi: il mercato, il luogo di contrattazione economica per eccellenza, colto nella sua dimensione sociale, rappresenta un’agorà all’interno della quale è possibile ritrovare la propria identità nazionale nel mezzo di altre culture provenienti da diverse parti del mondo.

Anche le strutture religiose suppliscono alla funzione di spazi pubblici utili agli individui per attivare un’iniziale socializzazione: nel caso specifico, le sinagoghe hanno permesso non solo la ricreazione di un ambiente sociale affine agli appartenenti alla religione ebraica, ma hanno effettivamente permesso ai singoli la riconciliazione con un tessuto urbano fino a quel momento sconosciuto.

Sebbene il numero di stranieri sia alto se relazionato alla popolazione totale di Chicago, attestabile a tre milioni negli anni Trenta del Novecento, una gran parte di essi rimane ancora esclusa dal tessuto urbano, restandone fisicamente al di fuori e risiedendo al di fuori delle mura; la sperimentazione di questa marginalità spaziale si riverbera, obtorto collo, anche sulla dimensione sociale allontanando gli stranieri anche dagli stessi valori borghesi che contraddistinguono la vita urbana.

Per essere definita «etnica», nella città dovrebbe concretizzarsi quel «melting-pot» di elementi eterogenei che, uniti assieme, vadano a formare i tasselli di un unico mosaico interculturale.

 

“L’histoire du ghetto de Chicago a été raccontée par Mr. Wirth dans un livre très vivant, et replacée par lui dans l’histoire du ghetto en général. On désigne de ce terme, à Chicago, l’endroit où le plus grand nombre des Juifs, et en particulier ceux qui sont arrivés depuis peu de temps, ont pris l’habitude de résider.”

[…]

“Il se tient dans Maxwell Strett, tous les jours, un marché où tous les marchands sont juifs, et qui offre bien un des aspects les plus extraordinaires de cette grande ville. On y voit aussi des Bohémiennes, diseuses de bonne avenuture, qui récitent une mélopée bizarre, assises au seuil d’une boutique ou à l’entrée d’un corridor, enveloppées dans des châles aux couleurs criardes, la tête serrée dans un fichu écarlate. On y entend parler toutes les langues de l’Europe, et on y vend ou revend toutes les marchandises imaginables, des fruits, des casquettes, des costumes, des meubles. On y retrouve aussi tous les types sémites que l’on connaît. Le Juif de White Chapel y voisine avec celui de Varsovie ou de Presbourg. Il y en a des toutes les classes. De pauvres diables de revendeurs, derrière des étalages de bazar. Des jeunes gens corrects et élégants qui gesticulent comme des Orientaux. Tous ont le costume européen. Ils prononcent l’anglais à leur manière, avec des intonations inattendues: «What d’ye want, sir? – Come hié, ladyen, come hié!». Quant aux acheteurs, beaucoup de nègres, des Italiens. Ici, un Italien marchande des arances ou des bananes. Là, une négresse essaie des souliers bas. Des Polonais aussi. «Les rapports entre Polonais et Juifs à Chicago, dit Mr. Wirth, méritent de retenir l’attention. Ces deux groupes se détestent pleinement. Mais ils vivent côté à côté dans le West side et dans le Nord West side. Ils éprouvent les uns vis-à-vis des autres un sentiment profond d’hostilité dédaigneuse et de mépris entretenu par leurs contacts et leurs frictions historiques en Pologne. Mais ils commercent les uns avec les autres dans Milwaukee Avenue et dans Maxwell Street. Une étude de cas nombreux prouve que non seulement beaucoup de Juifs installent leur commerce en ces endroits parce qu’ils savent que les Polonais sont la popolation prédominante dans le voisinage, mais que les Polonais viennent de toutes les parties de la ville à Maxwell Street, assurés qu’ils trouveront là les étalages en plein air des marchands juifs qui leur sont familiers.”

[…]

“A New York, les premiers Juifs (Mayflower stock) venaient d’Espagne et de Portugal et ont toujours répresenté l’élite de la communauté. Les Juifs allemands sont arrivés deux siècles plus tard, puis les Russes et les Polonais à la fin du XIX siècle. A Chicago, au contraire, les premiers Juifs étaient allemands. L’élèment hispano-portugais ne s’est introduit que récemment de Turquie et de Palestine plutôt que d’Espagne. Les Allemands représentaient l’aristocratie, jusqu’à la guerre et à la Revolution en Russie, qui a relevé les Juifs russes. Il y a approximativament, à Chicago, 300 000 Juifs. En 1920, 159 518 d’entre eux ont déclaré l’yiddish ou l’hébreu comme langue maternelle. Plus de la moitié sont donc russes ou orientaux.

Il y en a qui vivent à l’ombre de leur synagogue comme s’ils n’avaient pas changé de pays et de continent. Un marchand de Maxwell street raconte ainsi comment il a fait venir son père, très âgé, du Sud de la Russie: «Dès que j’en eus l’occasion, je pris un billet pour son voyage. Pendant qu’il faisait la traversée j’étais rongé de soucis. Je me demandais: «Qu’est-ce qu’il pourra bien faire, quand il sera là? Je suis toujours au travail dehors. Il ne connaîtra personne, et se sentira très abbandoné. Je voudrais bien cependant qu’il soit heureux pendant les dernières années qu’il lui reste à vivre. – Mais, dès qu’il est arrivé, il a trouvé tout seul la solution du problème. La première chose qu’il m’a demandée, était: «où est la synagogue (the schul) d’Odessa [sic!]?» Quand je l’y ai conduit, il a été aussi heureux qu’un enfant. Il a retrouvé là una quantité de Landsleut [in tedesco Landsleute, compatriota, ndr], et cela l’a réconcilié avec Chicago et l’Amérique. Il allait à la schul tous les matins et tous les soirs, une semaine encore avant sa mort, et il ne savait plus que moi-même sur les affaires de chaque membre de la communauté»[1].

[1] Maurice Halbwachs, Chicago, expérience ethnique, «Annales d’Histoire économique et sociale», a. 4, n° 13, Janvier 1932, Librairie Armand Colin, Paris, pp. 24-26.

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